Numéro quatorze

Posté par le 02 sept 2016

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Décidément, je n’aime pas vraiment ce quatorze… Il est pour moi synonyme de souvenirs médiocres, de froid, de pluie… De violence aussi. Je pensais conjurer le mauvais sort le 15 août dernier, puis il a fallu attendre la fin de course pour se rendre compte que non.

Il est 5h50 du matin, à Embrun, le 15 août 2016. Il n’y a aucun autre jour comme celui-ci. C’est le seul où, malgré le réveil beaucoup trop matinal, la tête et le corps sont prêts comme jamais pour une longue, très longue journée!
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La natation, un peu plus longue que d’habitude, se passe bien, puisque je sors en 56′ et avec la pêche! Je pars en vélo avec la même innocence de 2012 et 2013. Effacés les mauvais moments de l’édition 2014 où la tête n’y était plus, je sens que je suis la Jeanne que j’avais perdue, je me sens libérée… La partie vélo est très dure (comme toujours ici…) avec la chaleur et le vent. Je grimpe l’Izoard en 55′, j’enchaîne les étapes du parcours sans encombres, tout se passe tellement bien… Je suis à la bataille avec Carrie Lester, oscillant entre la 2ème et la 3ème position. Je n’ai pas l’impression d’avoir oublié quelque chose, et pourtant… Au 170ème km, je m’aperçois que je n’ai bu que 3 bidons et demi! Comment est-ce que j’ai pu oublier ça?! Je tente de rattraper le coup, malheureusement, je ne le sais pas encore, mais il est déjà trop tard.
Après 6h30 de vélo, je pars à pied avec 9′ de retard sur la première et en 3ème position. Aucune pensée négative ne me traverse l’esprit. La course est encore longue, c’est là toute la beauté de l’Ironman, ce qui compte c’est la finish line! La chaleur autour d’Embrun fait l’effet d’un four, même l’air qui souffle est brûlant. Mais je ne sens rien, je me sens merveilleusement bien. Je me dis même « wahou je ne me suis jamais sentie comme ça ici! ». Le parcours pédestre a changé cette année, il n’y a « que » 39km pour 3 tours plus plats que les années précédentes. Au bout d’un tour, j’ai repris 6′ sur la tête et je suis passée en 2è position. Je ne vais pas trop vite, je contrôle ma vitesse, je ne m’emballe pas. Sur le 2è tour, je me rapproche de la tête, je ne suis plus qu’à 1′. Je croise des visages connus, des gens que j’aime, ça me donne des ailes! Tout va si bien…Jusqu’à sentir d’affreux maux de ventre. En 4km seulement, je suis obligée de m’arrêter plusieurs fois, je sens que je perds petit à petit ma lucidité, mes jambes sont coupées. Au 30è km, je m’effondre et perds connaissance. La course aussi…
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Pendant les 4h qui ont suivi au centre médical, j’ai d’abord ressenti de la douleur, de la tristesse. Puis petit à petit comme une sorte de colère tout au fond de moi. La colère d’avoir échoué si près du but. La colère d’avoir négligé quelque chose de si « primaire » que l’hydratation. Puis j’en ai conclu que dans une carrière sportive, on rencontrait beaucoup d’obstacles sur notre chemin et, oui, on a plus d’échecs que de victoires… Mais on peut avoir ces victoires car on passe par ces échecs, et qu’on sait en tirer des leçons positives. Alors il faut sécher ses larmes et ravaler sa colère, et aller de l’avant. Chuter pour mieux se relever!

J’ai donc décidé de poursuivre ma route ce week-end à Gérardmer puis sur l’Ironman du Pays de Galles le 18 septembre prochain!

J’en profite pour remercier ceux qui m’ont soutenue pendant la course à Embrun, je n’en reviens toujours pas!!!

Jeannette


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